La CSW

Thème: Développement inclusif, travail décent et élimination de la pauvreté
Langue de travail: Français
Représentation: 30, Seul Délégué
Règle de procédure: Guide de Procédure des Assemblées de Beijing (Motion-Orientation)
Cadre de temps: Mars 2020
Proportion en fonctionnement: 1:1 (Monde réel: Monde virtuel)
Introduction:

La Commission de la condition de la femme (CSW) est une commission fonctionnelledu Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) créée par larésolution 11(II) du Conseil du 21 juin 1946. La CSW joue un rôle importantdans la promotion des droits des femmes. Elle reflète la réalité vécue par lesfemmes dans le monde entier et contribue à l’établissement des normes mondialesrelatives à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.

Au cours des cinq dernièresannées, les nouvelles orientations en matière de politiques et de programmesont été proposées pour faire progresser l’égalité des genres et l’autonomisationde toutes les femmes et de toutes les filles. Toutefois, les États sontglobalement loin d’avoir honoré les engagements pris. Le développement inclusifet le travail décent demeurent des objectifs inaccessibles pour la majorité dela population féminine mondiale. Bien que les femmes soient plus instruites quejamais, l’écart entre les genres parmi la population active perdure à l’échellemondiale et les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes restenttrès marqués dans le contexte d’une ségrégation des emplois profondémentenracinée. Bien que la pauvreté ait diminué à l’échelle mondiale, les femmesrestent particulièrement touchées, surtout dans leurs années de plus fortefécondité. La priorité est donc donnée à ce thème afin d’atteindre davantage l’égalitédes sexes et de l’autonomisation des femmes, de manière à faire avancer leProgramme de développement durable à l’horizon 2030, en adoptant une démarchesoucieuse.

Tête du Bureau:
邱子琦 ESSEC Business School

Membres du Bureau:
龚 晨 Sciences Po Paris
Alice BONNET ESSEC Business School

 

I. Quelle est la Commission de la condition de la femme?

La Commission de la condition de la femme (CSW) est l’un des neuf principaux organes du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), une mise en œuvre des premières résolutions des Nations Unies : la création d’un organe spécial chargé des questions relatives aux femmes afin de promouvoir l’égalité des femmes en politique, en économie, dans la société et dans l’éducation.

La CSW joue un rôle important dans la recherche du rôle des femmes dans le développement économique et sociale; fait rapport au l’ECOSOC sur les progrès accomplis dans la garantie des droits des femmes sur les plans politique, économique, social, éducatif et juridique à l’échelle mondiale et soumets au l’ECOSOC les questions qui nécessitent une attention dans le domaine des droits des femmes; élabore des résolutions, conventions et déclarations sur la condition de la femme pour examen et adoption; surveille la mise en œuvre d’importants documents internationaux; prépare et convoque des conférence sur les questions relatives aux femmes; élabore des plans et des budgets pour la promotion de la femme; coordonne les activités des femmes organisées par Nations Unies.

La CSW a mené une série des activités importantes visant à améliorer la condition des femmes et à protéger leurs droits et intérêts depuis sa création. De la Convention sur les droits politiques de la femme adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1952, à d’autres documents juridiquement contraignants tels que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) a été ratifiée en 1979, la CSW contribue à éliminer la discrimination à l’égard des femmes dans divers domaines et dans différents pays. Elle a également activement travaillé sur des initiatives liées à la Décennie des Nations Unies pour la femme, au rôle des femmes dans le développement et à la planification familiale.

 

II. Quels sont la Déclaration et au Programme d’action de Beijing?

La Déclaration et au Programme d’action de Beijing, adoptées par la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en 1995, formaient ensemble un programme global et visionnaire qui avait pour but de faire de l’égalité des genres une réalité, d’assurer l’avancement des femmes et de permettre aux femmes et aux filles d’exercer leurs droits de la personne. Il s’agissait de lever les obstacles systémiques et structurels entravant l’exercice de leurs droits de la personne par les femmes et les filles dans les domaines social, économique, politique et environnemental, et de lancer des initiatives politiques pour concrétiser cette vision. Les États ont enfin reconnu que la redistribution du pouvoir et des ressources entre les femmes et les hommes dans les sphères publique et privée était inextricablement liée aux objectifs plus larges de la réalisation de l’égalité en général, de la durabilité et de l’avènement de sociétés pacifiques, inclusives et démocratiques.

 

III. Interprétation des mots clefs
  • Développement inclusif

Le développement inclusif est une combinaison des mots « inclusif » et « développement ». Le développement en tant que noyau n’est pas exclusif (exclusivité) mais inclusif. Ce développement inclusif met l’accent sur la responsabilité de chacun au sein de l’organisme de développement, la coordination globale du contenu du développement, l’égalité des chances dans le processus de développement ainsi que le partage des avantages des résultats du développement. Cette nouvelle théorie est une approche plus complète, plus juste, plus humaine et donc plus accessible pour le développement durable. Dans le contexte de ce sujet, avec le progrès économique régional et national le développement inclusif insiste davantage sur le fait que les femmes et les enfants bénéficient d’une sécurité sociale adéquate, y compris l’éducation et les soins médicaux.

  • Travail décent

Un travail décent signifie que chacun a l’opportunité de trouver un travail productif et un lieu de travail sûr avec la revenu équitable, la sécurité sociale familiale stable, de meilleures perspectives de développement personnel ou encore une intégration sociale. En outre, l’égalité des chances entre hommes et femmes sur le lieu de travail est également très importante. Le manque persistant de possibilités de travail décent, la pénurie d’investissements et une consommation insuffisante saperont les sociétés démocratiques fondées sur des contrats sociaux : les progrès doivent être partagés par tous.

  • Élimination de la pauvreté

L’élimination de la pauvreté élimine non seulement la difficulté de maintenir des moyens de subsistance à cause du manque de revenus et de ressources, mais se manifeste également en atténuant et même en résolvant certains problèmes sociaux tels que la faim et la malnutrition, l’accès inadéquat à l’éducation et à d’autres services publics de base, la discrimination et l’exclusion sociales ou encore l’incapacité à participer à la prise de décisions.

 

IV. Pourquoi en discuter?

Le paysage mondial en ce qui concerne l’égalité des genres a considérablement évolué au cours des cinq dernières années. Le creusement des inégalités et l’exclusion économique sont des symptômes du modèle de développement du partage injuste des gains. L’évolution rapide de la technique a des incidences sur tous les aspects de la vie économique, sociale et politique. La numérisation et l’automatisation portent des occasions à saisir aussi bien que des risques.

La part de la population mondiale qui vit dans l’extrême pauvreté est tombée de 36% en 1990 à 10% en 2015. Bien que les progrès aient été inégaux d’une région à l’autre, les femmes et les hommes du monde entier ont bénéficié de la réduction de la pauvreté. Toutefois, la réduction de la pauvreté ne s’est pas accompagnée d’une répartition équitable des gains obtenus en matière de développement. Au contraire, les inégalités de revenu et de richesse se sont creusées dans les pays développés et les pays en développement. Entre 2011 et 2016, les 40% de la population les plus pauvres ont connu un taux de croissance plus élevé que la moyenne nationale dans 50 des 92 pays pour lesquels on dispose de données comparables. Pourtant, ce segment de la population a reçu moins de 25% de l’ensemble des revenus pendant la période considérée. Dans de nombreux pays, une part croissante des revenus est concentrée entre les mains de 1% de la population.

Cette répartition inégale des gains enregistrés en matière de développement est un facteur de division au sein des sociétés. Dans un contexte de concentration des richesses, l’insécurité économique, qui est perçue comme intense, alimente la peur et la méfiance. Les tensions sociales et l’insécurité qui en découlent ont fourni un terrain fertile à la montée en puissance des groupes xénophobes ou misogynes ou de ceux qui prônent d’autres formes d’exclusion, menaçant les valeurs et les institutions démocratiques.
Les systèmes en place ne conviennent pas à tout le monde, en particulier aux femmes et aux filles. Les inégalités croissantes sont la conséquence de modèles économiques qui n’ont ni permis la redistribution des richesses et des ressources dans l’optique d’une prospérité partagée, ni généré des investissements dans des politiques pour la protection contre la pauvreté et la vulnérabilité. Dans la plupart des pays en développement, la majorité des femmes travaillent dans le secteur informel et sans protection de la réglementation du travail et sans accès à la sécurité sociale. En outre, dans la plupart des cas, le fait d’accepter un travail informel ne procède pas d’une préférence, mais tient à l’absence de débouchés dans l’économie formelle, et en même temps, intensifient les soins et les travaux domestiques non rémunérés.

Les progrès technologiques, notamment l’intelligence artificielle, l’automatisation et la robotique, bouleverseront sans doute profondément nos vies sous tous leurs aspects. L’évolution de la technique n’est pas neutre du point de vue du genre. Les données pertinentes des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indiquent que les femmes sont sous-représentées dans les entreprises et les professions qui constituent le moteur du développement technique et de l’innovation17. De plus, des nouvelles technologies soulèvent également des préoccupations concernant l’équité et l’inclusion, le respect de la vie privée et l’autonomie, la responsabilité et la transparence, notamment pour ce qui est de l’exposition accrue des femmes et des jeunes filles aux risques de violence et d’atteintes dans les sphères technologiques. Certes, les progrès de la technique pourraient être mis à profit pour faire progresser l’égalité des genres puisqu’ils offrent de nouvelles perspectives de mobilisation et de connexion des femmes du monde entier, mais faute d’une réglementation adéquate, ils risquent aussi d’aboutir à une simple reproduction des inégalités du passé, voire à leur exacerbation.

 

V. À quoi devons-nous penser maintenant?

Les représentants sont invités à réfléchir les questions suivantes:

1) Quels investissements et politiques ont-ils permis de donner aux femmes les moyens de sortir de la pauvreté de façon durable et à long terme et de les aider à passer du secteur non structuré de l’économie à un emploi décent ?

2) Quelles mesures les gouvernements prennent-ils pour gérer les risques liés aux changements à l’œuvre dans le monde du travail, notamment dans le domaine des nouvelles technologies, et tirer parti des possibilités qui en découlent pour accélérer la réalisation de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes ?

3) Quelles politiques et autres mesures ont-elles contribué à faire en sorte que les progrès accomplis en matière d’éducation des femmes et des filles se traduisent par un meilleur accès à un travail décent et par des résultats plus équitables sur le marché du travail, notamment une réduction de l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes ?

4) Comment les mesures de protection sociale et les services publics, tels que l’éducation et les soins de santé, ont-ils été utilisés avec succès par les gouvernements pour assurer l’autonomisation des femmes et des filles et remédier aux rapports inégaux entre femmes et hommes ?

Références

[1] 论包容性发展的理论内核[J].高传胜.南京大学学报(哲学.人文科学.社会科学版).2012(01)

[2]  « Étude sur la situation économique et sociale dans le monde, 2017: Retour sur 70 ans d’analyse des politiquesde développement », 2017, ECOSOC

[3]  « Rapport du Secrétaire général : Examen et évaluation des suites données à la Déclaration et au Programme d’action de Beijing et aux textes issus de la vingt-troisième session extraordinaire de l’Assemblée générale », 2019, ECOSOC.

[4]  « Note du Secrétariat : Guide de discussion pour les tables rondes ministérielles devant être organisées à l’occasion de l’examen et de l’évaluation après 25 ans de la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing », 2019, ECOSOC.

[5]  « Objectifs de développement durable – Objectif 1 : Pas de pauvreté », Extrait le 21 mars 2020 de https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/poverty/

[6]  « Objectifs de développement durable – Objectif 8 : Travail décent et croissance économique », Extrait le 21 mars 2020 de https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/economic-growth/

[7] “The digital revolution: implications for gender equality and women’s rights 25 years after Beijing”.Judy Wajcman.Background Papers of Expert Group Meeting: Beijing +25.2019

[8] “Democratic backsliding and backlash against women’s rights: understanding the current challenges for feminist politics”.Conny Roggeband, Andrea Krizsan.Background Papers of Expert Group Meeting: Beijing +25.2019

[9] “UNHCR’s global trends in forced displacement – 2018 figures”.UNHCR.2019

[10] “Trends in world military expenditure, 2018”.Nan Tian, Aude Fleurant, Alexandra Kuimova, et al.SIPRI.2019

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